10 avril 2010

Just addicted....

Parfois, le temps d'une journée ou d'une heure, j'ai la douce impression que cette vie n'est pas si moche et que ça, et qu'on y trouve même quelques pépites qui constellent nos jours de petits bonheurs.
Parfois, ça peut aussi être un livre qui me plante un sourire sur le visage. Ce fut le cas ces deux derniers jours.

Des livres, il faut dire que j'en dévore. Je crois même que cela tient du vice, cet appétit de lire tout ce qui me tombe sous la main (et sous les yeux par conséquent, vu que je ne maitrise pas le braille). L'addiction n'est pas pour autant un gage de qualité, ceci dit, statistiquement, j'ai donc plus de chance de tomber sur des choses bien écrites en lisant un maximum... sur des navets aussi, mais je les oublie vite ceux-là.

Bref. J'ai donc acquis ma dernière lecture dans une gare, d'un auteur inconnu, d'une couverture douteuse qui ne veut pas dire grand chose, mais avec un a priori positif. Une vague critique littéraire en avait dit du bien. Soit. Banco, j'achète. (accro ai-je dit. Je le pensais!)
L'histoire est simple, c'est tout aussi bien (j'ai choisi le livre au départ pour un trajet en train). Emmi Rothner, une jeune femme actuelle sans histoire, mariée (en fait nous savons peu de choses sur elle, ce n'est pas le sujet) se trompe dans un mail. Elle souhaite résilier un abonnement. A la place, elle harcèle donc la boite mail d'un quasi homonyme (à une lettre près de l'adresse prévue) Léo. Qui, patient au départ, se révèle sarcastique quand elle insiste dans l'erreur. Sarcastique dis-je ? du moins fin et spirituel.
Il en faudra peu pour que l'héroïne se prenne au jeu de répondre avec tout autant de piquant, autour d'un jeu de langage au départ. Avec davantage d'implications, rapidement.

Je sais à quoi ça ressemble là décrit ainsi. A une bluette de fille romantique. Et pourtant l'auteur, sans doute aussi subtil que son texte, s'en tient loin. Loin de nous faire virevolter avec de grands sentiments, des retournements de situations et une fin forcément logique ou  heureuse (je ne piperai mot...), nous voilà au cœur d'une conversation dépouillée de tout élément extérieur, forcément moderne, entre deux "esprits" vifs qui manient les mots pour s'attiser, se découvrir, s'éprouver, sans jamais tomber dans la réalité.
Le dialogue s'allonge, s'entrecoupe et se déguste mot après mot.

Une très jolie réflexion poussée sur nos rapports par mail, sur le monde virtuel, vecteur de rencontres d'un troisième type. Doit-on, ou peut-on, rester dans cette bulle de tous les possibles, utiliser ce nouvel espace comme une soupape pour fuir le quotidien, s'érotiser à distance et ne jamais tomber dans la routine? Est-ce une nouvelle option ? Doit-on crever l'écran et rencontrer l'autre, se confronter...et choisir la réalité?

Pas le bouquin du siècle mais drôlement bien mené, et un big up à Daniel Glattauer pour n'avoir pas versé dans la facilité et l'ennui sur un roman épistolaire (mailaire? c'est moche).

C'était pas gagné au départ. C'est pas mal du tout à l'arrivée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire