29 novembre 2012

Dactylo rocks


Une gourmandise. Que dis-je, un petit berlingot bien acidulé. Voilà l'impression que m'a laissé en tête hier midi le film "Populaire" que je suis allée voir comme on délaisse un cour de sport à l'adolescence pour filer en douce au café.
Il faut dire que la journée n'avait pas bien débuté : des tonnes de choses à faire sans envie (dont changer la caisse du chat, c'est dire ), dehors, un temps à pleurer, ainsi qu'un petit vent bien pervers qui retourne les parapluies. Et bien évidemment, personne ce jour là pour partager un bagel sur un coin de table.
La journée idéale donc pour trouver le chemin du cinéma, poser ses petites fesses sur un siège bien centré, sans voisin, et se délecter d'une histoire grand format.

"Populaire" fut mon choix, après une longue hésitation avec "Argo" et "Comme des frères" dont j'avais entendu du bien. Et je ne l'ai pas regretté. Car l'histoire de Régis Roinsard fait tilt tant dans l'esthétique que dans la mignonne petite intrigue.
Le pitch : Fin des années 50. Rose Pamphyle (Déborah François), qui en a marre de vendre des conserves chez son bourru de père, décide de devenir secrétaire afin de voir du beau monde (à l'époque, les castings pour Secret story n'existaient pas). Or, elle a beau être mignonne, la Rose, elle ne casse pas la baraque (à défaut de faire tomber tous les dossiers, mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime). Elle possède cependant un don : celui de taper à la machine plus vite que son ombre sous le regard de son boss (Romain Duris). Il n'en fallait pas plus pour que celui-ci, compétiteur né, ne décide d'en faire son poulain (sa "pouliche" me semblait vulgaire) lors de concours de dactylographie.

Un peu comme ici : http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAF92022264/concours-de-dactylos.fr.html
Mais en plus coloré.

Résultat : un film sans grand coup de théâtre, soit, (en même temps, qui aurait envie de voir la jolie Rose se rétamer et envoyer sa machine a écrire dans la tête du jury avant de tomber en dépression) mais qui fonctionne, selon moi, comme un charme.
Dès le générique de début, nous voilà embarqués dans toutes une esthétique recherchée et rétro comme il faut, de jupes couleurs pastel qui virevoltent, de cigarettes fumées dans des sourires en coin, de tourne-disques qui distillent tango et twist, en bien sûr des machines à écrire qui claquent dans le vent, les reines du modernisme.
Le scénario est quant à lui enjoué, et rythmé, mais sans trop de fioriture. Ce qui est agréable.

Quant aux acteurs, j'ai pour ma part trouvé les choix très justes : un Romain Duris à la mine et au costume étriqué, trop sur de lui pour être honnête mais donc parfait dans le rôle du mentor (je casse en revanche le suspense : on ne voit pas ses fesses (c'est assez rare pour être noté), sorry).
Une Déborah François qui a de l'avenir (et pas que dans le secrétariat) tant on se prend d'affection pour son personnage à la fois naïf et rebelle qui s'étoffe peu à peu, pour bien évidemment exploser à l'écran. Et des petites surprises distillées au long du film qui en fait un casting assez chic (Eddy Mitchell, Nicolas Bedos, Bérénice Bejo, Miou-Miou).
Bref un berlingot, que dis-je, un joli conte de Noël.

Et si vous voulez connaitre votre vitesse de frappe : 
http://populaire-lefilm.com/

1 commentaire:

  1. Merci pour ce billet, ça donne envie. Sinon, pour voir les fesses de Romain D. sous toutes les coutures (mon dieu, je suis graveleuse !)et accessoirement un film fort, il faut revoir Obsession de Patrice Chéreau, il passe en ce moment sur Canal +. Pourquoi bouder son plaisir!

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