18 novembre 2011

Et la gentillesse, bordel!

"Allez me chercher ce dossier vert sur l'étagère la-haut, vous serez gentille". Qui n'a pas été confronté un jour à ce genre de petite phrase condescendante à son travail (qu'on entend d'ailleurs plus comme "je n'ai nullement l'intention de me casser la moelle à  faire un aller retour au second pour ça, mais toi, petit être corvéable qui recherche la reconnaissance tu ferais bien d'y aller et avec le sourire").
Gentil donc. L'adjectif retentit souvent comme une insulte, le truc dégoulinant, sans consistance, parfois niais. Si.
Hé ho, vous ne me la ferez pas, hein. Quand on nous demandait "hey tu le trouves comment Christophe de 3ème C? " et que vous répondiez "heu il est gentil", ça signifiait surtout "heu il est pas désagréable pour aller au self mais ça s'arrête là" avant de filer à l'autre bout de la cour en douce. Et Christophe, dépité pour avoir été trop gentil, finissait par manger ses frites seul et élaborer des plans pour finalement faire souffrir les filles qui partageront sa vie. Mais je m'égare.

Tout ceci pour dire que gentillesse et tendresse peuvent sembler encore aujourd'hui l'apanage des faibles et que c'est à mon avis bien dommage. Car oui, je le dis et je n'ai pas peur, la gentillesse peut surtout nous faire avancer. (Dans le genre "je largue un pavé dans la mare" on a déjà fait plus violent, mais j'assume).
Et je ne suis à priori pas la seule à le penser. Le 13 novembre avait lieue la journée de la gentillesse. Non pas pour dire qu'il fallait faire des bisous dans le cou à tout le monde (cf ma photo), nous ne sommes pas non plus des guimauve sur pattes, mais que la gentillesse au travail comme ailleurs, c'est un peu con de devoir le dire, mais ça aide.
Faites donc l'expérience : prenez un collègue/ami/conjoint à votre portée et demandez lui une chose simple en 2 versions différentes :
version 1 : "mais je vais devoir te demander combien de fois de vider la poubelle quand elle déborde, feignasse!"
version 2 : "Pourrais tu  descendre cette poubelle s'il te plaît? j'ai beaucoup à faire et ça m'aiderait bien, merci beaucoup".
Nul doute que dans la première version vous risquez de voir ladite poubelle non pas dans le bac mais bien sur votre gueule (et vous l'aurez bien cherché).

Il ne s'agit cependant pas de devenir crétin : accepter de travailler tous les week-ends pour que vos collègues se paient de belles tranches de farniente dès le vendredi midi n'est pas gentil, mais typique d'une poire. Nuance.
Maintenant oui, le sourire, les "merci" et un minimum d'attention à l'autre, ça ne peut pas faire de mal.
En fait, ça fait même plutôt du bien.

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