13 mars 2011

La féminité au bout de la mèche

Bien désolée pour ces messieurs, mais aujourd'hui j'ai envie de parler de féminité et de chevelure. Oui rien que ça. Parce qu'il y a 4 jours, j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains et d'aller sacrifier sur l'autel de la séduction ma crinière. Certes la formule est un peu forte mais c'est souvent ainsi qu'on se pense, nous les filles. Qui a eu les cheveux longs sait qu'au delà des 2-3 cm réglementaires coupés sur les pointes pour "faire du bien", on frôle l'arrêt cardiaque à chaque coup de ciseaux. "Hiiiiinn il m'a complètement ratée, il a coupé 2 centimètres de trop, c'est fini, ma vie sociale est fichue!". Et j'exagère à peine.

Dans ce contexte, vous pouvez imaginer que prendre rendez-vous était une sorte d'acte de bravoure, autant qu'un acte de bien-être. D'autant plus quand on me connaît, et qu'on connaît par conséquent le patrimoine capillaire génétique de la famille, tailler dans la masse n'est pas une mince affaire.
(pour vous faire une idée, sachez que les mots "lisse" ou "raide" dans ma famille n'existent pas et qu'avec ma "touffe", je pourrais venir facilement en aide à au moins 8 personnes souffrant de calvitie sans pour autant avoir l'air déplumée).
Ah oui, j'ajoute que quand vous êtes dotée d'une telle masse, la plupart des gens de votre entourage prennent partie comme s'il en dépendait de leur vie "non mais tu ne vas quand même pas couper trop court ?". Car encore aujourd'hui, une belle chevelure, longue, dense et brillante est signe de féminité. De volupté même. Et je n'invente rien, je l'ai même pensé très fortement en ce qui me concerne (enfin sauf pour la volupté, je ne me regardais pas le matin en matin "tiens, quelle volupté M. "(sinon il aurait fallu me gifler)).
Mais c'est ainsi, dans nos représentations, la chevelure est signe de sensualité.
Un peu comme si toutes les femmes aux cheveux longs passaient leur temps à balayer les hommes de leur cascade capillaire sur leur passage (ce qui n'arrive jamais). Etrange, mais réel.

J'ai donc pris place sur le fauteuil de ce salon orange vif que je lorgnais depuis un moment. Et j'ai décidé faire ce que je fais à chaque fois, c'est à dire, raccourci de 4 cm (waou téméraire, je sais) et alléger le tout. Zéro risque. Total confort. Comme si toute ma vie était une suite de changement tiède.
Total frustration oui.
Surtout quand la coiffeuse, avec un carré savamment coupé, me dit d'une voix de copine, qu'une prochaine fois je devrais essayer avec sa longueur, je me sentirai bien plus légère (je ne lui en voulais pas d'insinuer ainsi que j'avais l'allure vive d'un cocker, c'était un peu le cas). Et j'ai dit "Banco". (En vrai, j'ai dit "plus j"y pense et plus je me dis que c'est une bonne idée", "banco", en général j'évite).
S'en est alors suivie une chute de mèches de 15 à 20 cm sur le sols carrelé du salon. Et pas ne seule seconde de panique. L'idée avait sans doute mûri, l'envie était là. L'envie de casser cette douceur, cette enveloppe.

Et là surprise. Non seulement je ne crois pas avoir perdu en féminité, mais en fait je n'avais jamais remarqué, ou pas bien, que j'avais une allure.

Que je pratiquais mes cheveux bouclés, épais, comme une barrière.  Pour cacher mon visage que je ne trouve loin d'être régulier ou fin. Finalement, ils m'arrangeaient bien mes cheveux longs. Ils attiraient l'attention et moi, derrière, je pouvais me planquer.
Mais ainsi, le cou dégagé, le décolleté aussi, le visage moins encadré, fini le camouflage. Les yeux, la peau, le teint, le maintien. Tout apparaît plus détaillé, plus exposé.

Et depuis 4 jours, je me regarde plus, j'ose un peu plus de maquillage, j'aime bien passer ma main dans mes boucles...J'ai l'impression que celles-ci ont plus de caractère.  Oui voilà, j'ai l'impression que mes boucles sont plus affirmées.
Et si je n'en suis pas là, je peux comprendre qu'une coupe courte, alors qu'elle pourrait faire garçonne, peut amplifier le charme d'une femme.
Finalement, la féminité ne tient parfois qu'à 15 centimètres. (j'ai bien dit la "féminité").


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