Non non. En fait je bosse (quand je ne suis pas en week-end là). Et indépendamment de ma volonté, j'ai tendance à cumuler.
Soit tout est calme, et mon ambition principale est de m'affaler sur un canap moelleux et de prendre une pose qui permettra au dit canapé d'épouser au maximum la forme de mon corps... (heureusement c'est rare).
Soit je bosse, et là... je ne sais pas m'arrêter. La moindre heure libre est dédiée à écrire, lire, cuisiner...jusqu'à ce que je rigole comme une loutre et que j'en conclu qu'il faut que je dorme.
Et donc en coup de vent il se trouve que j'ai lu ça. La Délicatesse, de David Foenkinos. Un petit bijou si vous aimez les phrases bien ficelées, les mots vifs qui tombent au bon endroit. Et qui se lit d'une traite, tant son écriture est fluide et imagée.
L'histoire est plutôt simple. Nathalie est une femme (sinon elle se serait sans doute appelée Sergio), qui rencontre un homme avec qui elle vit une vie facile... jusqu'à ce qu'il meurt en faisant son footing. Soit. Mais on ne pleure pas. L'art de manier le tragi-comique sans doute. Le temps passe et Nathalie l'écorchée, n'étant pas une femme grise et acariâtre, attire la convoitise... Et alors que certains s'y prennent comme des tanches, l'un d'eux, pourtant pas le plus évident, parvient par sa délicatesse à approcher le fauve.
Rien à voir avec une histoire de drague. Je vous arrête. C'est une histoire de reconnaissance. De subtilité dans des rapports humains.
Et c'est surtout une histoire fort bien racontée par ce David Foenkinos qui cultive, grand dieu, un second degré et un amour de l'absurde à tomber à la renverse.
Allez je partage :
Extraits (tirés du site Evène, j'avoue tout!)
"Nathalie était plutôt discrète (une sorte de féminité suisse). Elle avait traversé l'adolescence sans heurt, respectant les passages piétons"
"A cause de la moquette, on n'entendait pas le bruit de ses talons aiguilles. La moquette, c'est le meurtre de la sensualité. Mais qui avait bien pu inventer la moquette ?"
"Il se reprit : après tout, il avait le droit de dire ce qu'il ressentait. Ce n'était pas un crime que d'ouvrir son cœur. Alors oui, c'est vrai que tout était lourd avec elle, que son statut de veuve compliquait beaucoup de choses. Il songea qu'il aurait eu plus de chance de la séduire un jour si François n'était pas mort. En se tuant, il avait figé leur amour. Il les avait propulsés dans une éternité fixe. Comment ravir quoi que ce soit chez une femme dans ces conditions ? Une femme qui vit dans un monde arrêté? Vraiment, c'était à se demander s'il n'avait pas fait exprès de se tuer, pour prolonger éternellement leur amour. Certains pensent bien que la passion a forcément une fin tragique.
"Ce baiser était comme de l'art moderne"
Oui. Parce en plus c'est beau.
Bref, M. David Foenkinos. Moi aussi, là, spontanément j'ai envie de vous embrasser pour ce moment de folie littéraire. je me contenterai d'aller acheter un autre livre.
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